Cet article renvoie à un constat fait dans le cadre de notre travail de recherche universitaire : « La dimension sociale de la fonction communication interne à l’épreuve de la pratique ».
Les origines de la fonction comme point de départ
Si un certain retour aux sources de la fonction sera ici le point de départ de notre réflexion, nous envisagerons également la dimension informationnelle de la fonction d’un point de vue plus actuel.
L’information en préambule
« Faire « descendre » l’information est sans aucun doute ce que l’on a demandé à la
communication interne dès son origine » (Entre management et marketing : la communication interne)
Dans les années 80, « la communication interne se contente alors simplement de décrire les rouages de l’entreprise. » (Le nouveau visage de la communication interne). On parle ici de « politique d’information d’entreprise ».
Une politique qui s’appuie sur des canaux de diffusion, au 1er rang desquels le journal
d’entreprise ou journal interne. Aussi les journalistes d’entreprise ont largement précédé les communicants internes. En témoigne également la création de l’Union des journaux et journalistes d’Entreprise de France (aujourd’hui Com’Ent), bien en amont d’associations professionnelles dédiées à la communication interne. Une empreinte historique pourrions-nous dire parfois même encore d’actualité. D’ailleurs une formation en « école de journalisme » est demandée dans 13% des offres d’emploi qui ont fait l’objet de notre enquête. La fonction communication interne s’est donc quelque peu construite et développée autour de ce pilier informationnel. Nous employons d’autant plus volontiers le terme « pilier » que certains diront que « s’il existe un moteur de communication, son carburant est à coup sûr l’information […] ». (La communication interne – 4e édition)
L’information encore et toujours
D’information il est encore et toujours question. D’ailleurs, des collaborateurs que nous avons pu interviewer l’ont exprimé : cela correspond à un réel besoin. Une communicante avec qui nous avons pu échanger l’a dit : « aujourd’hui mon poste c’est principalement l’information [..]».
Dans notre approche, plus actuelle, on notera que cette information a même été d’une certaine façon démultipliée au gré des évolutions technologiques et de la montée en puissance du digital. Les canaux et autres supports de communication se sont largement développés. C’est certainement en ce sens que, parmi les savoir-faire les plus demandés dans les offres étudiées dans notre enquête, l’on trouve la maîtrise des logiciels de PAO et la maîtrise des outils de bureautique (pour l’un comme pour l’autre dans plus d’un tiers des annonces). Autre point, ici en lien avec le changement permanent à l’œuvre dans les organisations, la nécessaire réactivité
du communicant interne, au regard de l’actualité et du contexte de son entreprise. Une réactivité qui, en somme, peut aisément accaparer. Multi-formats, multi-supports, multi-temporalité, l’information s’inscrit d’une certaine façon dans une logique accrue de productions de contenus. Il serait intéressant de regarder à quel point cela s’est renforcé, ou non, au regard de la crise actuelle liée au Covid 19.
Jean-Pierre BÉAL, Franck FROMMER, Pierre-André LESTOCART. Entre management et marketing : la communication interne. France : Les Éditions Demos, 2011
Édouard RENCKER. Le nouveau visage de la com’ interne. Paris : Eyrolles, 2008
Jean-Marc DÉCAUDIN, Jacques IGALENS. La communication interne : stratégies et techniques – 4ème édition. Mayenne : Dunod, 2017
Laisser un commentaire