Dans cet épisode, Julien Alvernhe, responsable communication managériale et sociale chez Orano nous parle de sa fonction. Pourquoi Orano a fait le choix d’une fonction entièrement dédiée à la communication managériale ? Quelle fiche de poste ? Quels sont les facteurs clés de succès identifiés ? Quelles difficultés ? Quel conseil pour les communicants internes en charge de cette mission ? Des réponses à ces questions dans cet épisode de 15 mn. Bonne écoute !
Le contexte et l’organisation de la fonction communication managériale chez Orano
« Orano c’est 16.000 collaborateurs dans le monde dont 13.000 en France. 16.000 collaborateurs qui interviennent tout au long du cycle du combustible nucléaire. […] Sur les 16.000 collaborateurs dans le monde on compte environ 3.000 managers au total. […] La fonction communication managériale est une fonction complémentaire de la communication interne au sein d’Orano. […] On travaille main dans la main sans lien hiérarchique mais évidemment en parfaite intelligence notamment sur les choix éditoriaux, les arbitrages, les relais de com pour avoir des canaux et des messages complémentaires évidemment. […] La création de la fonction est concomitante avec la naissance d’Orano qui est née il y a 3-4 ans quand les activités d’Areva ont été coupées en deux entre la création d’Orano et puis Framatome. Donc c’est vraiment lié à la réorganisation de la filière et c’était un moment de réorganisation assez profond. […] On avait vraiment besoin de mobiliser l’interne, de mobiliser nos managers qui étaient identifiés comme un rouage et comme un maillon essentiel dans la communication et dans la réorganisation pour embarquer nos équipes et le terrain. Et donc la fonction communication managériale a été créée à ce moment-là et a permis d’embarquer notre interne. »
La fonction communication managériale a été créée à l’occasion d’un changement profond, au sein de l’organisation, qui nécessitait une parfaite mobilisation des collaborateurs à commencer par les managers.
Communication managériale et fiche de poste
« On est sur des fonctions quand même assez classiques de communication, alors ça commence évidemment par le plan de communication, la stratégie […] et sa mise en œuvre. Y a tout un travail […] administratif entre guillemets de gestion des communautés c’est-à-dire sur les critères de composition des listes, les mises à jour, l’animation un petit peu des communautés. Je suis aussi également sur ce poste-là garant évidemment des process de com managériale, c’est-à-dire faire en sorte que les process fonctionnent à tous les niveaux de l’organisation sur des séminaires, sur la régularité des conf call ce qui permet d’animer évidemment toute la communauté managériale. J’ai aussi une responsabilité sur les prises de parole du DG en interne quand les prises de parole s’adressent à ces communautés-là […] et puis y a une grosse partie aussi d’alignement avec la com interne justement sur de l’éditorial. »
Les managers : maillons essentiels
« On considère que ce maillon managérial est quand même un maillon assez essentiel dans la diffusion de l’information. Alors plus que dans la diffusion quantitative de l’information c’est plutôt dans le donner du sens, dans le qualitatif. C’est un maillon qui est absolument indispensable dans une approche quasi éditoriale, c’est-à-dire faire le tri de l’information, être capable de la hiérarchiser puis de la délivrer à ses équipes et de l’expliquer. Donc nous on essaie d’aller un peu plus loin que de juste fournir l’information […]. Notre première mission ici, et c’est ce qu’on fait en marquetant un peu nos communautés managériales, [c’est] de rendre claire cette mission qui nous semble pour nous très importante, de rendre clair le fait que la communication fait partie des responsabilités d’un manager et qu’on attend de lui cet aspect-là, et donc du coup on essaie de l’outiller et de l’aider dans cette démarche pas toujours évidente […]. »
Les facteurs clés de succès identifiés dans cette approche de la communication managériale
« Y a un facteur clé de succès qui est assez actuel […] c’est la crise du Covid. […] Cette période-là […] a interrogé quand même assez profondément les rythmes [managériaux], les rites, comment je manage mon équipe ; ça a recentré un peu sur les fondamentaux de l’équipe, qu’est-ce qui fait que, même si on est séparé chacun chez nous pendant 3 mois, qu’est-ce qui fait qu’on est une équipe, qu’est-ce qui fait qu’on avance ensemble. […].
Un 2ème facteur clé de succès assez important […] c’est […] valoriser notre communauté de managers. […] Il faut les identifier, valoriser ces communautés, les faire vivre, les animer, être clairs sur les attentes c’est-à-dire […] formaliser, qu’est-ce qu’on attend en termes de cascading, qu’est-ce qu’on attend en termes d’explications, […], qu’est-ce qu’on attend en termes d’accompagnement des salariés. Et puis on essaie d’y associer des rendez-vous pour animer ces communautés de managers. Ce sont des choses assez classiques, on organise des conférences téléphoniques, des séminaires, on envoie des emails assez régulièrement, la mise en place de plateformes collaboratives, […] qu’il y ait un peu un process, que les communiqués soient identifiés à la fois dans leur existence [et] dans les attentes qu’on y associe […].»
Les difficultés rencontrées
« C’est parfois compliqué de connaitre [et] d’avoir une vision assez fine des attentes [des managers][…] On délivre des messages en estimant qu’ils sont pertinents et qui, on l’espère, répondent aux attentes du terrain, [mais] c’est parfois pas évident […] de connaitre ces attentes-là. […] Une autre difficulté alors qui n’est pas propre à la communication managériale c’est ce que moi j’appelle l’effet un peu mille-feuille c’est-à-dire que […] c’est quand même un peu compliqué parfois de faire le tri pour nos salariés donc on essaie de gérer au mieux l’information en quantité et en qualité pour que ça reste digeste. »